De la mairie au Moulin à Paillettes : la nouvelle vie de Sandra HERBAUT-CALISTI
Après vingt-cinq années dans la fonction publique, Sandra Herbaut-Calisti a franchi un cap. Aujourd'hui installée à Allauch, elle rayonne derrière le comptoir du « Moulin à paillettes », une boutique d’artisanat née en trois mois à peine. Sa reconversion, amorcée par un bilan de compétences, a tout bouleversé.
Une vie bien tracée… qui s’essouffle
Marseillaise d’origine, Sandra suit un parcours classique. « Dans la famille, nous étions presque fonctionnaires de père en fille », sourit-elle. Elle gravit les échelons pendant dix ans en tant qu’assistante de direction aux ressources humaines de la Ville de Marseille. Un poste riche en expériences, qu’elle met entre parenthèses pour suivre son futur mari à Lyon et devenir maman.
Après un congé parental de trois ans, elle revient à Marseille dans un service compatible avec sa vie de famille : la formation à la police municipale, avec une spécialisation en langues étrangères. Le cadre est rassurant, mais l’élan n’est plus là.
« Je m’ennuyais dans mon rôle », confie-t-elle. Les années passent, sa fille grandit. Et puis, en 2024, un drame personnel bouleverse tout : la perte de sa sœur. « J’ai pris conscience que la vie est courte. »
Le déclic du bilan de compétences
Encouragée par ses proches, Sandra entame un bilan de compétences chez Vast RH en mars 2025. « J’avais peur de me tromper », avoue-t-elle. L’accompagnement de Laurence Pytel va pourtant tout changer.
« Il est clairement ressorti que j’aime le contact avec le public, que j’ai une âme d’artiste. Cette introspection m’a redonné confiance, grâce à un regard extérieur bienveillant. »
Ce moment agit comme un catalyseur. Les pièces du puzzle s’assemblent. Et l’envie d’entreprendre s’impose.
Un projet qui prend vie en un éclair
Deux mois plus tard, tout s’enchaîne. Sandra demande une disponibilité - un dispositif qui permet aux agents publics de créer une entreprise. C’est lors d’une promenade à Allauch qu’elle tombe sur le local parfait. L’évidence.
Le « Moulin à paillettes » voit le jour. Une boutique d’objets et de bijoux artisanaux, à son image : « féminine mais pas girly, colorée mais avec goût ». Elle y vend des pièces locales et internationales, et crée elle-même des bijoux en fleurs séchées et résine.
« La boutique est pleine de bonnes énergies. On s’y sent bien tout de suite », dit-elle avec fierté.
Réapprendre, jour après jour
Côté gestion, tout est nouveau. « J’apprends sur le tas. Entre les créations, les fournisseurs, l’administratif, les réseaux sociaux… je progresse tous les jours. » Ce défi ne l’effraie pas : au contraire. « J’ai retrouvé l’énergie nécessaire pour avancer. »
Et son ancienne vie ? « La mairie de Marseille, j’y pense… mais ça ne me manque pas. Je me revois dans l’état dans lequel j’étais avant. » Sans nostalgie, mais avec reconnaissance.
« J’ai pris la bonne décision, au bon moment »
Sandra en est convaincue : une reconversion est toujours possible, même après vingt-cinq ans dans un même univers. « J’ai pris le temps de me poser la question de ne rien regretter plus tard. »
Sa philosophie est simple : « Nous avons tous des freins. Mais quand c’est le bon moment, les barrières tombent, et tout s’enchaîne très vite. »
La preuve ? Trois mois après son bilan, elle ouvre sa boutique. Dans son élément, à sa place.
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